• Aujourd'hui, un petit poème de Nerval qui gonfle mon coeur de tristesse.

    El Desdichado

    Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé,

    Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :
    Ma seule Étoile est morte, – et mon luth constellé
    Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

    Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé,
    Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
    La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,
    Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.

    Suis-je Amour ou Phébus ?… Lusignan ou Biron ?
    Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
    J’ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène…

    Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :
    Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
    Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.

     


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  • Un poème composé il y à plusieurs années déjà. Il m'est arrivé de le publier à maintes reprises, à travers le net. Toutefois, considérant que ce blog est en soi un nouveau départ, pourquoi ne pas remettre ces petites choses du passé, là où elles appartiennent  ?

    Ce poème est inspiré du mythe de Davy Jones - figure mythique du folklore britannique du 19ème siècle, puis repris dans Pirates des Caraïbes - ainsi que de La complainte du vieux Marinier de Samuel Taylor. J'espère que vous apprécierez les quelques rimes maladroites et escamotées ici et là, qui aujourd'hui encore, parviennent à me faire sourire.

    Zehara


    Fut un temps, où capitaine, l’on m’appelait


    Fut un temps, où capitaine l’on m’appelait

     

     

    Fut un temps, où, sur les sept mers, je voguais.

     

    Au quatre coins du monde j’ai navigué,

    Jusqu’aux confins de la terre, l’ancre j’ai jeté.

    Pendant des années, mon bateau, mon navire

    N’a cessé de traverser, ces océans dont j’ai fais mon empire.

     

    Sous le lourd soleil, et les cruelles tempêtes,

    Quand l’aventure nous appelait à partir,

    De nombreux autre, mon voilier a pris la tête

    Que voulez vous ? Pour cela, nous voulions mourir.

     

    Fut un temps, où capitaine l’on m’appelait

    Fut un temps, où, sur les sept mers, je voguais.

     

    Maintes fois, mon arrogance, ma fierté,

    Les mers et les vents en furie, ont défié.

    Mais jamais, n’ont ils tous put nous emporter,

    Jamais typhons ni orage, mon bateau, n’ont échoué.

     

    La mort même, nous avons défié, hélas

    Nul homme, jamais, n’a sut en triompher,

    Et c’est ici, ici, où toutes choses trépassent,

    Que notre fin a nous, fier corsaires, j’ai vu arriver.

     

    Fut un temps, où capitaine l’on m’appelait

    Fut un temps, où, sur les sept mers je voguais.

     

    Les dieux, cruels, mon équipage, m’ont arraché.

    Et de mon fidèle navire, jadis un des meilleurs,

    Un lugubre vaisseau, sans vie ni joie, ils ont fais ;

    Une épave écumant les océans, aux confins de la peur.

     

    La vie, ne me fut pas ôté, a moi, sinistre infortuné

    Mais quel châtiment, que celui d’être condamné,

    A voguer sur les mers, seul, contraint, prisonnier

    A hanter les flots amers, seul, pour l’éternité.

     

    Fut un temps, où capitaine l’on m’appelait

    Fut un temps, où, sur les sept mers, je voguais.

     

    Voilà des centaines d’années, que je vogue sur ce monde,

    Enchaîné, moi, que la mer n’a pas épargné,

    Dans ce cauchemar sans la moindre pitié

    Entravé sur ce désert, qui n’est qu’écume et onde…

     

    Même le vent frais sur ma peau, je ne sens plus,

    Les mets sur ma langue, ne sont que des cendres,

    De mes yeux mornes, terre je ne vois plus

    Depuis tant d’année, en enfer je ne fais que descendre.

     

    Fut un temps, où capitaine l’on m’appelait

    Fut un temps, où, sur les sept mers je voguais.

     

    Peut être n’y a il guère d’espoir de repenti,

    Pour mes hommes comme pour moi,

    Car je le sais, a la mer je suis lié a vie…

    Notre bateau, des mers doit rester roi.

     

    Car nous l’aimons la mer, malgré tout,

    Malgré cette vie qui perdure,

    Malgré cet enfer sans atout,

    Malgré cette malédiction, cette âpre morsure.

     

    Nous ne faisons maintenant qu’un avec la mer,

    Cela me rappel autrefois, naguère,

    Au temps, où capitaine l’on m’appelait

    Au temps, où sur les sept mers je voguais.

     


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